Les fonctionnnaires s'opposent à la reforme sur la retraite

Alassane Ouattara sera face aux travailleurs de Côte d’Ivoire, ce dimanche 1er mai, à la présidence de la République, à Abidjan-Plateau. Ce deuxième face-à-face d’affilée de la commémoration de la fête du travail intervient après trois années de cache-cache avec ses interlocuteurs du jour. Mais dans quelle atmosphère va se tenir la rencontre de demain ? Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en dépit de la mesure sociale prise par le chef de l’Etat (déblocage des salaires), rapidement noyée par la pauvreté galopante, la tension reste entière au sein de la classe des travailleurs. Précisément les 200.000 fonctionnaires et agents de l’Etat qui s’opposent à l’ordonnance 2012-303 du 4 avril 2012 portant organisation des pensions gérées par la CGRAE. Selon eux, cette ordonnance constitue une régression dommageable pour le fonctionnaire qui part à la retraite. En conséquence, ils exigent qu’elle soit purement et simplement abrogée. 

« En 1962, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’une loi avant-gardiste et sociale sur les pensions de retraite gérée par la Cgrae. Cette loi a géré les pensions jusqu’en décembre 2014. Elle permettait une retraite très paisible. Depuis 2012, le pouvoir actuel a pris une ordonnance avec trois décrets d’application qui met en place une nouvelle gestion des pensions de retraite gérée par l’Ips-Cgrae. Cette ordonnance est un recul. Elle est inique. Contrairement à la loi humaniste de 1962, cette ordonnance a réduit l’indice multiplicateur de 2 à 1,75 et ne prend plus en compte les enfants. Si par exemple, on prend un fonctionnaire de grade B3 parti à la retraite en 2014 et un autre de même grade admis à faire valoir ses droits à la retraite en 2015, il y a 100.000 FCFA de différence au détriment du dernier cité. Nous demandons donc le retrait pur et simple de cette ordonnance », affirme Théodore Zadi Gnagna, président de la plate-forme nationale des organisations professionnelles du secteur public de Côte d’Ivoire. Les autres préoccupations des centrales syndicales porteront notamment sur la question du stock des arriérés des mesures de revalorisation salariale prises en 2009 et payés en monnaie de singe. A cela, il faut ajouter les 150 points de bonification indiciaires à certains emplois restés totalement dus à ce jour.

Source: Abidjan.net